Le futur de l’archive dans le cinéma autochtone 

Cet automne le CRIalt vous invite à participer au cycle de projections – débats intitulé « Du politique dans l’usage des archives filmiques. Lectures et pratiques décoloniales ». Cette série d’événements, organisé par Marion Froger et Claudia Polledri, en collaboration avec Karine Bertrand, Monika Diaz, André Habib et Zaira Zarza, se déroulera du 24 septembre au 10 décembre 2024. Elle constitue le dernier volet du cycle de projections « Politiques du film d’archives. Face à la violence de l’histoire » débuté l’année dernière (2023-2024) à l’initiative de Rémy Besson et Philippe Despoix et pensé comme un espace de discussion sur la dimension politique des gestes posés par les documentaristes travaillant à partir d’archives. Les quatre séances de l’automne visent à aborder cette réflexion d’un point de vue décolonial. Chacune explore un contexte géographique et historique différent pour situer les pratiques des cinéastes dans des cadres politiques divers et proposer des lectures qui tiennent compte des effets escomptés du (re)montage d’archives de sources variées.

La première séance, intitulée « Le futur de l’archive dans le cinéma autochtone », dédiée au remontage d’archives coloniales, à l’usage d’archives familiales et à la production d’archives vivantes, se tiendra le 24 septembre à l’auditorium Alanis Obomsawin de l’ONF (16h – 19h). Elle a été organisée en collaboration avec les organismes Wapikoni Mobile et La Boîte Rouge VIF. Elle prévoit la projection d’une série de courts métrages issus du catalogue de Wapikoni Mobile et de l’ONF suivie d’une discussion avec Karine Bertrand (Queen’s University) et les cinéastes Daniel Brière (Institut Kiuna), Carl Morasse (La Boîte Rouge VIF) et Marie-Kristine Petiquay (Wapikoni Mobile).

Le cycle se poursuit le 8 octobre au Carrefour des Arts et des Sciences (C-1017-02, 16h -19h, Université de Montréal) avec la séance « Actes de souvenance : cinéma des archives africaines et afrodiasporiques » animée par Zaira Zarza (UdeM), spécialiste du cinéma d’Amérique Latine et des Caraïbes. Le moyen-métrage Guillermina (2019) de la réalisatrice et anthropologue cubaine Aída Esther Bueno Sarduy et le film Sembene! (2015) de Samba Gadjigo et Jason Silverman seront projetés et suivis d’une discussion entre les cinéastes Aída Esther Bueno Sarduy et Ricadro Acosta (monteur du film Sembene!).

La troisième rencontre, « Archiver l’imagerie pétrolière et coloniale en Iran » se tiendra le 26 novembre de 18h30 à 20h30 à La Lumière Collective (7080, rue Alexandra, #506. Montréal) et sera l’occasion de mettre en avant les étapes d’une pratique décoloniale de remontage d’archives (en l’occurrence celles de la British Petroleum, BP), depuis la découverte des images à leur relecture et leur redéploiement, grâce au film en partie auto-ethnographique de la réalisatrice et chercheuse Sanaz Sohrabi, One Image, Two Acts, 2020 (titre original en Farsi: یک تصویر، دو برداشت , ”Yek Tasveer, Do Bardasht,”) qui sera projeté à cette occasion, en présence de la cinéaste. La discussion sera animée par Claudia Polledri.

Le cycle se terminera le 10 décembre avec la séance « Collecter, diffuser et exploiter les archives visuelles de la Méditerranée », toujours à La Lumière Collective (18h30-20h30) avec la présentation du projet KATSAKH par l’archiviste et cinéaste Chantal Partamian et la projection du film Mehdi Amel in Gaza. The colonial mode of production de Mary Jirmanus Saba (2024). André Habib (UdeM), Annaëlle Winand (UdeM) et Chantal Partamian prendront part à la discussion qui s’ensuivra.

Enfin, les 25 et 26 octobre, le colloque international « Visions d’archives. Approche intermédiale, décoloniale et comparée » sous la direction de Marion Froger, André Habib et Claudia Polledri se tiendra à l’Université de Montréal et à La Lumière Collective, lui aussi accompagné de deux séances de projections-débats en fin de journée. Des chercheurs et chercheuses internationales livreront leur réflexion autour de la thématique centrale du cycle en abordant d’autres contextes politiques de pratiques et de lectures des archives visuelles et sonores. Il permettra d’interroger tout spécialement la fabrique des mémoires et l’écriture de l’histoire à l’aune des questions décoloniales que soulèvent les actuels documents d’archives et le futur des archives, à savoir : la déconstruction/constitution des fonds d’archives, la découverte et le travail des matériaux archivistiques, l’interprétation et la compréhension nouvelle de « ce qui fait » archives, l’expérience esthétique des images d’archives au prisme des enjeux pédagogiques de leur diffusion par les films. 

Organismes partenaires : 

Le partenariat Cinexmédia, le Wapikoni Mobile, La lumière collective, l’ONF, La Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal, Le Conseil de recherche en lettres et sciences humaines du Canada (CRSH).